dimanche 3 août 2025

André Wameso, nouveau visage de la Banque Centrale du Congo : un choix stratégique pour une nouvelle ère économique



La République Démocratique du Congo s’ouvre à une nouvelle page dans sa gouvernance économique. Par ordonnance présidentielle du 23 juillet 2025, le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a désigné André Wameso NKUALOLOKI comme nouveau Gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC). Ce choix, salué par de nombreux observateurs, s’inscrit dans une volonté claire : stabiliser l’économie nationale et renforcer la crédibilité de l’institution monétaire.


Un profil solide, entre expertise bancaire et engagement politique


Titulaire d’un diplôme en ingénierie commerciale et gestion financière de l’Université catholique de Louvain (Belgique), André Wameso a fait ses preuves dans le secteur bancaire européen (Dexia, Fortis), avant de revenir en RDC, notamment à Rawbank, où il a dirigé le département de gestion des risques. Homme de dossiers, il a aussi marqué le monde politique : ambassadeur itinérant du président Tshisekedi, puis directeur de cabinet adjoint en charge des questions économiques et financières dès 2021.




Un acteur clé de la diplomatie économique congolaise


André Wameso a été un artisan majeur de plusieurs négociations internationales, dont l’accord de paix RDC–Rwanda du 26 juin 2025 à Washington, qui associe coopération sécuritaire et intégration économique régionale. Il a également pris part aux discussions avec le FMI, à la révision des contrats miniers et à la promotion de la transparence dans la gestion des ressources naturelles.


Un engagement constant pour l’intérêt national


En 2023 et 2024, il représente la RDC à plusieurs forums économiques internationaux, notamment à la *Cobalt Institute Conference*, contribuant à positionner le pays comme acteur stratégique dans la chaîne de valeur mondiale des métaux critiques. Il participe aussi à la définition des orientations liées à la stabilité macroéconomique et à la relance de la production nationale.


Un mandat attendu dans un contexte économique tendu


L’arrivée d’André Wameso à la tête de la BCC intervient à un moment crucial. Le franc congolais subit une pression persistante, et les déséquilibres du marché des changes pèsent sur le pouvoir d’achat. Les attentes sont donc claires : restaurer la confiance, stabiliser la monnaie, améliorer la politique monétaire et assainir un secteur bancaire parfois défaillant.


Un homme de terrain, proche du peuple


En parallèle à ses responsabilités économiques, André Wameso s’est imposé comme une figure politique incontournable. Coordonnateur de la campagne présidentielle dans le Kongo Central, il a été élu député national et provincial à Songololo. Un enracinement local qui renforce sa légitimité et son lien avec les réalités du pays.



Avec André Wameso, la Banque Centrale du Congo retrouve un leadership ancré dans l’expertise, la rigueur et la vision. Le pays peut désormais espérer une gouvernance monétaire plus stable et plus efficace. La nomination d’un tel profil est un signal fort envoyé aux marchés, aux partenaires internationaux, et surtout à la population congolaise.


Bon vent au nouveau Gouverneur. Bon vent au porte-parole de Bena Kongo.


Darwin Mumete

jeudi 31 juillet 2025

Ministre ou Infirmier ? Ce que cache vraiment la photo virale de Guy Mwandiamvita

 


En bref :

Depuis le 29 juillet 2025 à 9h20, un compte X (@chauffeur243), suivi par plus de 60 000 abonnés, a publié une image du ministre congolais de la Défense, accompagnée d’un commentaire ironique :  

« Plus jamais un infirmier comme ministre de La Défense. Ce pays me fatigue ! 😂😂😂 »  

La publication a cumulé 39 100 vues438 j’aime111 commentaires24 retweets et 8 signets.


Contexte :

Guy Kabombo Mwandiamvita est vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants depuis le 29 mai 2024. Élu député de Tshilenge en 2011 (mandat auquel il a renoncé), il a été réélu en 2023. Il a aussi été directeur général du Journal Officiel en 2019.  


Guy Mwandiamvita est titulaire d’un DEA en droit public interne (UNIKIN), d’une licence en sciences de la santé (IFAD), et a également étudié les soins infirmiers à Paris. Son profil combine une expertise juridique, une formation en santé et une longue trajectoire politique au sein de l’UDPS.  




Citation :

« PLUS JAMAIS UN INFIRMIER COMME MINISTRE DE LA DÉFENSE. CE PAYS ME FATIGUE ! »




Capture d’écran faite à 15h47


Analyse des faits :

✔️ La photo est authentique : elle a été prise lors d’une visite officielle du ministre, entouré de militaires.  

❌ Mais la déclaration est ironique: elle tourne en dérision son passé en santé pour discréditer sa nomination à la Défense.  



Manipulation :

Le post joue sur un raccourci sarcastique: il réduit l’ensemble du parcours académique, professionnel et politique du ministre à une formation paramédicale pour alimenter un discours d’incompétence. Or, en RDC comme ailleurs, un ministre n’a pas besoin d’être militaire pour gérer la Défense. Il est nommé pour son profil global et sa loyauté politique, pas uniquement pour sa formation.



Verdict :

✅ La photo est authentique.

❌ Mais le commentaire est trompeur, basé sur une moquerie sans fondement.



Conclusion :

Non, Guy Mwandiamvita n’est pas juste un « infirmier ». Il est un homme politique avec une double formation en droit et en santé, et un parcours institutionnel reconnu. La publication virale détourne ironiquement les faits à des fins satiriques.


Darwin Mumete

dimanche 20 juillet 2025

Ma Calisse, l’insoumise tatouée du rap kinois

 



Il y a des voix qui grondent, d’autres qui brûlent. Et puis, il y a celle de Ma Calisse, douce, fine, presque fragile. Mais ne vous y trompez pas : derrière cette voix légère se cache une rage maîtrisée, une plume aiguisée, et une attitude qui secoue les certitudes. Sur la scène rap de Kinshasa, elle est l’ovni qui dérange, attire, provoque… et fascine.


Découverte par le biais du morceau « Kabasele », une collaboration engagée initiée par Suintement, rappeur et mentor, Ma Calisse ne s’est pas contentée de figurer. Son couplet est l’un des plus marquants : elle y dénonce avec une précision crue les descentes arbitraires de la police de proximité qui embarque les jeunes pour des raisons absurdes. Et elle parle d’expérience : « Excès de tatouage comme motif d’arrestation, comme si mon corps décoré violait une loi imaginaire », lâche-t-elle, entre ironie et constat accablant.




Mais là où beaucoup s’arrêtent à la critique, elle pousse le jeu plus loin. Dans sa direction artistique, elle incarne une prostituée qui s’assume pleinement. Une figure dérangeante, mais réfléchie : celle d’une femme que la société juge, que la police vise, mais qui retourne cette pression contre ses oppresseurs. Dans son couplet, elle le dit clairement : même si on revient pour l’arrêter, elle saura faire craquer les policiers eux-mêmes, les rendre fébriles, les pousser à sortir les billets plutôt que les menottes.


Tatouages multiples, poses suggestives, énergie sexuelle revendiquée, Ma Calisse incarne le personnage à fond. Elle ne joue pas à choquer pour exister : elle explore les zones grises, là où féminité, pouvoir et subversion se croisent. Sa présence en ligne, marquée par un style baddie underground, attire autant qu’elle divise. Mais elle a compris une chose : à Kinshasa, la provocation est un langage que beaucoup écoutent avant de comprendre.


Ni Santa Calisse, ni Ma Calisse ne sont ses véritables noms. Ce sont ses masques, ses armes, ses miroirs. Et dans cette jungle musicale kinoise où les hommes occupent encore la majorité des scènes, elle avance seule, maquillée de feu, tatouée de vérité, drapée d’insolence.


Son ascension ne fait que commencer, mais elle est déjà en train de redéfinir ce qu’une femme peut dire, faire et être dans le rap congolais. Et ça, c’est plus fort qu’un hit.


Darwin Mumete 

vendredi 18 juillet 2025

RDC – 45 millions pour briller à l’international, ou comment sponsoriser l’ombre ?

 




Dans une époque où l’image vaut de l’or, la République Démocratique du Congo mise 45 millions de dollars pour faire rayonner sa visibilité internationale à travers le sponsoring maillot de trois grands clubs européens – l’AS Monaco, l’AC Milan et le FC Barcelone. Mais entre mauvaise stratégie, absence de leadership présidentiel et choix discutables, l’opération sent déjà le coup d’épée dans l’eau.  



La RDC a décidé de faire parler d’elle. Avec un slogan ambitieux – “RDC, au cœur de l’Afrique” – elle entre dans le grand jeu du sport washing, cette stratégie de marketing qui mêle diplomatie douce, image de marque et passion du sport. Un pari osé, certes. Mais encore faut-il jouer les bonnes cartes.


À première vue, l’idée séduit : s’associer à des géants du football mondial pour rayonner, séduire, exister. Pourtant, à y regarder de plus près, le projet s’essouffle avant même d’avoir franchi le rond central. Pas de logo en devanture de maillot, pas de visibilité sur les stars, mais un discret patch sur l’épaule de l’équipe réserve de l’AS Monaco. Voilà donc où s’affiche l’orgueil d’un pays qui a misé 45 millions de dollars.



Ce flou artistique révèle une faiblesse criante dans les relations publiques du pays. Là où un président stratège aurait dû piloter cette initiative comme un projet de souveraineté culturelle, c’est le ministère des Sports qui se retrouve en vitrine, englué dans un conflit feutré avec le ministère du Tourisme. Aucune vision cohérente. Aucune campagne de communication percutante. Aucune star mondiale du football associée à la campagne. Pire encore, aucune synergie avec les objectifs touristiques et culturels du pays.


Des voix s’élèvent. Des analystes sportifs, des experts en image, des amoureux du pays. Tous s’interrogent : pourquoi ne pas avoir commencé par sponsoriser la LINAFOOT, un championnat national en panne d’identité ? Pourquoi ne pas investir dans les Léopards, ambassadeurs naturels du pays ? Pourquoi ne pas bâtir un projet sportif à long terme, avec des académies, des centres de formation, et une ligue professionnelle digne de ce nom ?


La visibilité ne se décrète pas, elle se construit. Le Japon ne s’est pas fait une place dans l’imaginaire collectif en achetant des patchs sur des maillots européens, mais en diffusant son championnat, en exportant ses talents, en organisant des événements d’envergure.


La RDC pourrait mieux faire. Beaucoup mieux. Pourquoi ne pas organiser chaque année à Kinshasa un Sommet Mondial de la Jeunesse, faire du Mont Ruwenzori – où il neige toute l’année – une station de ski africaine, créer un “Tour du Congo” cycliste, redonner vie à l’embouchure du fleuve Congocomme destination historique, ou encore bâtir un hub touristique numérique, avec des visites en réalité virtuelle de la Chute de Kakobola ou de la réserve de Maï-Ndombe ?


Il ne suffit pas de s’acheter une visibilité, encore faut-il savoir quoi en faire.  

Aujourd’hui, la RDC parle. Mais le monde ne l’écoute pas encore. Pas comme ça.


Darwin Mumete 

Faux , la vidéo qui prétend montrer une tentative d’agression contre le chanteur Congolais Innons’B est une manipulation.

 En bref : 


Depuis le 11 juillet 2025, une page Facebook suivie par plus de 130 000 abonnés et active depuis août 2021 en République démocratique du Congo, a publié une vidéo virale montrant l’artiste congolais Innos’B courant dans un couloir du festival AfroNation au Portugal, escorté par des agents de sécurité.


La légende alarmiste accompagnant la vidéo:  

« Qui se cache derrière cette tentative d’agression contre Innos’B ? Félicitations à sa sécurité pour avoir contenu la menace. Le dossier reste ouvert… »


À l’heure où nous écrivons l’article, le 18 juillet 2025 à 13h06 la vidéo(ici archivée)  cumule 652 450 vues, 5259 j’aime , 175 commentaires et 24 partages. Publié sur une page Facebook qui compte 130.000 abonnés.


Afro Nation est un festival de musique qui célèbre la culture africaine et la musique afrobeat, amapiano, reggae, dancehall et d’autres genres musicaux apparentés. Il se tient généralement au Portugal, notamment sur la plage de Praia da Rocha à Portimão. Le festival réunit des artistes renommés de la scène africaine et internationale, ainsi qu’un public diversifié passionné par ces styles musicaux. C’est une célébration de la musique, de la danse et de la culture, offrant une plateforme pour mettre en valeur des artistes talentueux et pour que les fans partagent une expérience musicale inoubliable.


Citation :


« QUI SE CACHE DERRIÈRE CETTE TENTATIVE D’AGRESSION CONTRE INNONS’B?  FÉLICITATION À SA SÉCURITÉ POUR AVOIR CONTENU LA MENACE. LE DOSSIER RESTE OUVERT… »

Capture d’écran à 13h06






Analyse des faits:  

- La vidéo est authentique, mais aucune source officielle (ni l’artiste, ni les organisateurs du festival) ne fait mention d’une tentative d’agression ou d’incident sécuritaire.

- Le staff d’Innos’B n’a signalé aucune menace. Au contraire, la scène captée est une sortie classique d’artiste escorté après une performance.

- Les organisateurs d’AfroNation n’ont publié aucun communiqué d’alerte ou de désordre.


Manipulation & haine


Parmi les commentaires, un internaute a profité de la confusion pour lancer un discours haineux, traitant l’artiste d’« infiltré rwandais », une accusation grave et sans fondement, relevant du discours de haine ethnique. Ce type de propos est dangereux, alimentant les tensions communautaires et la désinformation.





Verdict:  

✅ La vidéo est vraie.

❌ Mais la menace est inventée.

❌ Le discours de haine est inacceptable.



En conclusion Cette affaire démontre comment une simple séquence banale peut être instrumentalisée pour manipuler l’opinion et alimenter la haine. Elle rappelle aussi l’importance de vérifier les faits avant de relayer une information et de dénoncer les propos haineux sur les réseaux.


Darwin Mumete 

André Wameso, nouveau visage de la Banque Centrale du Congo : un choix stratégique pour une nouvelle ère économique

La République Démocratique du Congo s’ouvre à une nouvelle page dans sa gouvernance économique. Par ordonnance présidentielle du 23 juillet ...