jeudi 3 juillet 2025

Cette image ne se trouve pas à Lubumbashi

 



L’image montrant un bâtiment administratif ne se situe  pas à Lubumbashi.


En bref 


 Depuis le 2 juillet 2025, une image montrant un bâtiment administratif circule sur X. L’auteur affirme qu’il s’agit d’un édifice situé à Lubumbashi. Après vérification, il s’avère que ce bâtiment se trouve en réalité à Kinshasa : c’est le Palais de Justice.



La rivalité entre Kinshasa et Lubumbashi est une compétition surtout symbolique, ancrée dans l’histoire, le sport et l’économie. Elle oppose deux pôles majeurs du pays, sans hostilité réelle. Le récent détournement d'une image du Palais de justice de Kinshasa pour la présenter comme étant à Lubumbashi intervient dans un contexte tendu, marqué notamment par la poursuite en justice de l’ex-ministre Constant Mutamba, et ravive subtilement cette vieille rivalité.


Citation


Ceux qui  connaissent bien Lubumbashi, ici c’est où?


Le tweet a été publié par un internaute nommé Patrick Keebe , le tweet est à 641 like , 313 commentaires, 31 retweets, 30 signets à 23h40 l’heure à laquelle nous écrivons cet article 




Les faits 


Les commentaires des internautes ont suscité notre critique, ils citent Le Palais de justice situé à Kinshasa.


En effectuant une recherche inversée d’image sur Google avec la photo sur le tweet , nous sommes tombés sur plusieurs photos similaires , entre autres celle-ci. Évidemment cette image illustre le bâtiment du palais de justice à Kinshasa.


En faisant une recherche en concordance, nous pouvons voir les armoiries du palais de justice de Kinshasa pour confirmer qu’il s’agit bel et bien de ce bâtiment se trouvant à Kinshasa.


Le palais de justice se situe sur la place de l’indépendance dans la commune de la Gombe , dans la ville de Kinshasa en République démocratique du Congo.


Conclusion : l’affirmation selon laquelle ´´ ceux qui connaissent bien Lubumbashi, ici c’est où ? ‘´ est fausse. La photo d’illustration est vrai mais l’image est sortie de son contexte , car l’attribution géographique est erronée 


Darwin Mumete 





mardi 1 juillet 2025

30 juin , mémoire sélective et appropriation de l’histoire de la RDC

 Réflexion – 30 juin : Quand l’Histoire devient un champ de tri sélectif




Le 30 juin, jour de mémoire, d’émotion, d’identité. Une date-symbole qui rappelle au peuple congolais sa souveraineté arrachée, son combat pour l’émancipation et sa dignité retrouvée. Mais cette année, une note dissonante est venue troubler la solennité : une affiche diffusée par la télévision nationale représentant les présidents successifs de la RDC, à l’exception notable de Joseph Kabila.


Erreur technique ou amnésie organisée ? Simple oubli d’un graphiste ou stratégie politique sourde mais éloquente ? L’opinion publique ne s’y trompe pas. Cette omission, qu’on ne peut qualifier d’innocente, soulève une question de fond : que fait-on de notre Histoire ? Peut-on se permettre d’effacer des figures centrales au gré des intérêts du pouvoir du moment ?


Joseph Kabila a dirigé le pays pendant 18 ans. Son empreinte sur le destin du Congo, qu’on la juge positive ou critiquable, est indélébile. L’ignorer, c’est falsifier. C’est croire que l’Histoire est un espace privatisable, un patrimoine qu’on recompose selon les humeurs et les rivalités du jour. Ceux qui ont orchestré ou validé cette omission ont manifestement plus le sens de leur propre survie politique que celui du devoir de mémoire.

Ce n’est pas seulement Joseph Kabila qu’on efface. C’est l’intelligence collective qu’on méprise. C’est le peuple congolais qu’on prend pour amnésique.


Le Congo ne peut pas être gouverné comme une propriété privée. Ceux qui rêvent d’un pouvoir sans fin, d’un trône héréditaire ou d’un récit unique seront les insomniaques de demain. Le pays est malade, oui, rongé par une forme de cancer systémique : corruption, tribalisme, insécurité, désinformation. Et pendant que certains dirigeants désignent les autres comme responsables de tous les maux, ils injectent eux-mêmes les métastases dans des cellules déjà gangrenées.


Dans l’Est du pays, pendant qu’on fait des mises en scène mémorielles à Kinshasa, les familles fuient, les enfants pleurent, et la paix reste en suspens. Mais peut-être que le récent accord entre la RDC et le Rwanda, sous la médiation des États-Unis, offrira enfin le bain tiède que certains boutefeux méritent : une paix froide, mais nécessaire.


Et que dire des opposants qui croient que la guérison de la RDC ne peut venir que par eux ? Qu’ils se méfient de leur propre égo : on ne guérit pas une nation avec des slogans, mais avec de la vérité, du respect de l’Histoire, et une lucidité collective.

Quant aux dirigeants héritiers de familles politiques, qu’ils se rappellent : on ne se nourrit pas que du passé de ses pères. L’Histoire ne s’hérite pas, elle se mérite.


En ce 30 juin, le Congo n’a pas besoin de propagande graphique. Il a besoin de mémoire, de justice, et d’une Histoire assumée dans toute sa complexité. Le Congo est à tous, et personne n’a le droit d’en réduire le récit.

Darwin Mumete 

Esdras Makosi, l’étoile du matin des Aigles du Congo



 Dans le vestiaire des Aigles du Congo, son nom trône fièrement au dos du maillot n°5. Face à l’objectif, le regard posé et le corps calme, Esdras Makosi incarne cette nouvelle génération de footballeurs congolais qui ne se contentent plus de rêver, mais qui prennent leur destin en main, balle au pied.


Né en 2008, à seulement 17 ans, il est déjà le cœur battant du milieu de terrain des Aigles. Un joueur au profil rare, formé avec patience et passion. C’est d’abord au club Saint Damien qu’il découvre les bases, forge son caractère et apprend à jouer juste. Puis, il rejoint UJANA, ce centre de formation réputé de Kinshasa, où il affine son toucher de balle et sa vision du jeu. Mais c’est lors d’une détection décisive que son destin bascule : les Aigles du Congo, club fondé par Vidiye Tshimanga, le repèrent et misent sur lui. Pari gagnant.




Makosi, c’est un mélange de finesse et de puissance. Une patte gauche qui régale, un sens du placement digne d’un vétéran, et une intelligence de jeu qui le rend indispensable. Il récupère, oriente, crée, relance… toujours avec une sobriété déconcertante. Pas de gestes superflus, mais une efficacité chirurgicale. Il fluidifie le jeu, casse les lignes, et surtout, fait jouer les autres.


Sa performance lors de la campagne du championnat d’élite Congolais 2024-2025 fut tout simplement magistrale. Discret mais décisif, il a été l’un des grands artisans de la qualification historique des Aigles du Congo aux interclubs Africains. Avec ses coéquipiers, il a porté haut les couleurs du club, faisant vibrer tout Kinshasa.


Esdras Makosi n’est pas juste une pépite. Il est cette graine de génie que le football congolais attendait, un joueur complet, humble, mais déjà prêt pour les grandes scènes. Le chemin est encore long, mais s’il continue sur cette lancée, il pourrait très vite devenir l’un des plus beaux joyaux du football africain.


Darwin Mumete

Cette image ne se trouve pas à Lubumbashi

  L’image montrant un bâtiment administratif ne se situe  pas à Lubumbashi. En bref     Depuis le 2 juillet 2025, une image montrant un ...